Traumatismes
Physiques / Emotionnels / Psychiques

Souffrir en silence, subir des altérations de notre comportement à cause d’évènements, de relations, d’accidents vécus est un long processus de transformation de notre être.

Engrammer la douleur si fort qu’elle fait comme partie de nous, qu’elle change notre relation à nous même, à l’autre, au monde.

Plus rien n’est vu pareil, plus aucun ressenti n’est identique à avant cet épisode qui vient tout bouleverser, qui vient rebattre les cartes qu’on avait déjà eu du mal à distribuer.

Quand on est enfant et qu’on subit un traumatisme, on prend cela comme une nouvelle donnée à encoder dans notre façon de percevoir et de comprendre le monde et on grandit avec cette conception déviante que la souffrance que l’on ressent est normale et qu’elle fait partie de ce monde qu’on peine à connaitre. Alors on grandit avec et on se tort, on se contorsionne pour s’adapter et on voit le monde à travers un écran d’émotions et d’angoisses. On se dit c’est normal c’est comme ça la vie… Alors reprogrammer cette vision de la vie, grâce à la liberté d’expression que permet la création artistique, est une solution efficace.

Quand on est adolescent dans la pleine transition de l’enfant vers l’adulte le traumatisme instaure un être déçu, déviant, instruit d’un monde qui n’offre comme alternative que violence et mépris. A cette période de la vie où on est en train de sortir du cocon familial où on apprend à être quelqu’un seul où on se défait de sa famille pour mieux exploser vers qui on est, subir un traumatisme de quelques ordres qu’il soit est une éruption volcanique, une bombe H, un champignon atomique !!! c’est comme rajouter de l’huile sur le feu de notre indépendance bafouée. Laisser se lover au sein d’un cœur d’adolescent les émotions inhérentes aux traumatismes est une non-assistance en personne en danger. On ne peut laisser cet adulte en devenir se forger une personnalité empreinte de tant de souffrances enfouies, de tant de peurs, d’incompréhensions, de solitude intérieure au risque de voir surgir une personnalité déviante. Là encore l’Art Thérapie est une bouffée d’oxygène qui permet de recadrer les images de la société et du monde qui les entoure.

L’adulte qui souffre de traumatismes, quant à lui, est un être qui tombe peu à peu dans une dépression chronique. Il s’égare dans sa vie pour essayer de vivre en évitant de trop souffrir encore mais il garde au fond de lui ses barrières qui ne lui permettent en aucun cas de devenir qui il est. Il restera toute sa vie l’ombre de lui-même et la proie de ses angoisses et peurs développées par ce traumatisme.

L’art Thérapie dans ce contexte reste une bouffée d’oxygène car elle permet de rentrer en soi sans s’affronter mais dans une acceptation totale de ce qu’on ressent quand les émotions sortent d’elle-même par le biais du pouvoir créateur et de la médecine des couleurs qui est un allié indispensable et salvateur de ce genre de thérapie. La couleur, ici, vue comme un ressourcement, un outil qui nous permet de revisiter tout en douceur des blessures profondes quelquefois même ignorées. Dans ma façon d‘approcher l’Art Thérapie, je considère qu’il est essentiel d’utiliser les couleurs qui sont aussi importantes dans notre vie que les sons ou les odeurs, elles sont des marqueurs importants qui nous offrent la possibilité de communiquer en douceur avec notre inconscient.